« La perception et l’identification sont subjectives, l’objectivité est une illusion »
Alena, psychologue clinicienne moscovite
Après avoir traversé avec succès et non sans enthousiasme le premier quart du XXIe siècle, »pas encore, mais encore« , nous nous interrogeons sur la structure de …. il n’y a pas de teslas, pas de biorobots, pas d’univers…. mais nous-mêmes, des personnes ou des »êtres humains », comme la législation moderne nous appelle.
Qui sommes-nous et qu’est-ce que nous sommes ? Pourquoi pleurons-nous aujourd’hui et rirons-nous de la même chose demain ?
La psychologie est encore stigmatisée et crainte. De nombreuses personnes, en particulier les personnes âgées et les préretraités, ont souvent du mal à demander l’aide d’un psychologue et peuvent même en avoir peur.
Pour choisir un psychologue, je vous conseille de vous laisser guider non seulement par le bouche à oreille (car tout est subjectif), mais aussi par votre bon sens. C’est comme pour le choix d’un médecin de famille et d’un pédiatre pour un enfant. Le choix d’un psychologue est différent de celui d’un coiffeur.
À mon avis, un psychologue est comme un chirurgien, mais il ne travaille pas sur le plan corporel, mais sur le plan mental, voire psychique. Il est très important de savoir avec quelle méthode le psychologue travaille. C’est aussi important que de lire l’ordonnance d’un médecin et de savoir ce qu’elle contient : des antibiotiques, de la cortisone ou de l’homéopathie….
Aujourd’hui, Alena, psychologue clinicienne basée à Moscou, répond à mes questions.
– Je suis passionné de psychologie et j’ai beaucoup lu sur la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). J’ai l’impression que la Gestalt-thérapie, la thérapie corporelle et la psychanalyse, aujourd’hui très populaires, sont toutes des TCC.

-Non, ce n’est pas le cas. Du point de vue de l’évaluation de la psyché humaine, toutes les approches sont similaires à la TCC, mais diffèrent par l’importance qu’elles accordent au travail avec le patient.
Par exemple, la psychanalyse travaille avec l’inconscient, la Gestalt avec les émotions. La thérapie psychocorporelle travaille sur le corps.
La TCC travaille avec les pensées. Les sentiments, les décisions et les actions (ou leur absence, comme la procrastination) sont les conséquences de ce que l’on pense et de la manière dont on le pense. C’est une bonne nouvelle, car en changeant votre façon de penser, vous pouvez également améliorer votre comportement et votre bien-être. En tant que personne structurelle, j’ai choisi la TCC comme approche principale au travail, laissant de côté pour le moment mon approche existentielle-humaniste bien-aimée. La TCC est populaire dans le monde entier, dans certains pays elle est incluse dans les assurances, ce qui ne veut pas dire que les autres méthodes sont moins efficaces.
– Voici un exemple de mon enfance qui peut expliquer à nos lecteurs, par un exemple simple, le fonctionnement de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Adolescente, j’ai étudié à l’école chorégraphique de Moscou. En plus des disciplines classiques, nous apprenions le théâtre.
Dans l’un de ces cours, l’activité ludique consistait à se passer un objet ou une image en le décrivant de la même manière que le participant précédent. Il s’agissait donc d’un exercice de mémoire, il suffisait de se souvenir de ce que l’autre personne avait dit à propos de l’objet. Cependant, au cours de l’exercice, les participants modifiaient constamment leur description des objets ou des images, ajoutant parfois de nouveaux mots ou même des détails à la description qui n’existaient pas du tout ou qui étaient très différents de la description précédente. Or, il ne s’agit pas de problèmes de mémoire.
– C’est un bon exemple. Il y avait ici une subjectivité dans la perception de l’objet et de l’image par les enfants. L’objectivité en général est une illusion. Autre exemple similaire. Les stimuli visuels et narratifs au cinéma : une scène d’amour provoquera de la tristesse chez certaines personnes, de la joie chez d’autres, et peut-être de la colère, si le spectateur vit un drame personnel, peut-être ne pourra-t-il pas terminer une comédie romantique en raison de l’interprétation mentale et personnelle.



– Voici un exemple avec le tableau de Mona Lisa, où l’on montre à une personne l’original puis un faux plaisantin, où un chien pose à la place de la dame, ou bien où il n’y a personne, juste l’arrière-plan de l’image. Et le participant à l’expérience reconnaît toujours le portrait de Mona Lisa dans le tableau, même s’il n’y a personne dans le tableau, seulement l’arrière-plan. S’agit-il également d’une TPC ?
– Dans cet exemple de « Mona Lisa », on retrouve un élément de la Gestalt-thérapie respectée (détermination de ce qui est perçu comme l’élément principal et de ce qui est l’arrière-plan). Mais au sens large, il s’agit d’un sujet de TPC, de perception et d’interprétation individuelles, toutes vraies.
-Est-il possible de se débarrasser de problèmes psychologiques par des pratiques domestiques ?
-Bien sûr, il est possible d’améliorer son état en pratiquant seul. On peut améliorer son état, mais on ne peut pas changer sa vie, on ne peut pas guérir…. On ne peut pas sortir du coma….
Je crois que tout le monde a intérêt à travailler avec un psychologue, qui ne se contente pas de résoudre des problèmes spécifiques, mais qui développe les personnes, améliore leurs relations avec les autres et donne un sens à la vie.
J’ai été très heureuse de partager avec les lecteurs de mon site ce tet-a-tet avec mon psychologue. Et « le pouvoir sera avec vous » pour commencer à travailler sur vous-même et améliorer infiniment votre vie !